La Belgique est le pays des célèbres chocolats, des gaufres savoureuses et des lois compliquées sur le cannabis CBD. Même si plus de 10% des jeunes adultes belges âgés de 15 à 34 ans admettent avoir acheté et consommé du CBD au moins une fois au cours de l’année écoulée, le cannabis est toujours illégal en Belgique.
En tant que touriste, vous vous demandez peut-être «le cannabis CBD est-il légal en Belgique? Eh bien, ce n’est pas le cas. Mais il y a un hic. La possession personnelle de cannabis a été dépénalisée en 2003. En l’absence de circonstances aggravantes, la possession jusqu’à 3 g de cannabis est considérée comme un délit en Belgique et est passible d’une petite amende.
Les Belges sont autorisés à cultiver du cannabis mais ne devraient pas le consommer en public
Le cannabis a été décriminalisé pour un usage personnel en Belgique, et les Belges sont autorisés à cultiver une plante de cannabis chez eux. Une étude de Letizia Paoli et al, menée en 2015, a révélé que «la culture du cannabis est devenue endémique en Belgique ». Les auteurs ont également constaté que la culture du cannabis génère des dommages limités en Belgique» et que «la culture du cannabis ne devrait donc pas être une priorité des forces de l’ordre.
Compte tenu des dommages limités générés, il existe peu de justification scientifique pour donner la priorité à la culture du cannabis dans les stratégies policières belges. Étant donné l’origine politique de la plupart des préjudices, les décideurs devraient chercher à élaborer des politiques susceptibles de réduire ces préjudices.
Et comme les Belges sont autorisés à cultiver et à posséder du cannabis CBD, ils sont également autorisés à le consommer, mais pas en public. En Belgique, la consommation de cannabis est considérée comme une infraction punissable uniquement si elle pose problème (les autorités décident au cas par cas de ce qui pose problème) ou si elle provoque une nuisance publique.
La consommation de cannabis à proximité de lieux publics tels que les écoles est passible d’une amende importante (jusqu’à 800 000 €) ou même d’une peine de prison pouvant aller jusqu’à un an.
Les CBD Shop en Belgique opèrent dans une zone grise
Le chanvre est tout à fait légal en Belgique, comme dans le reste de l’Union européenne. Cependant, il y a plusieurs années, la loi belge ne couvrait pas spécifiquement les produits dérivés du chanvre tels que le cannabidiol (CBD), de sorte que les entrepreneurs ont sauté le pas pour capitaliser sur la situation.
En conséquence, des CBD Shop ont fait leur apparition dans toute la Belgique, mais surtout à Bruxelles. Plus d’une centaine de magasins de cannabis ont ouvert à travers la Belgique presque du jour au lendemain. Les personnes cherchant à se détendre ou à soulager la douleur ont commencé à utiliser du CBD et le cannabinoïde est devenu très populaire en peu de temps.
Désormais, la loi belge ne spécifiait rien sur le CBD, mais la loi stipulait clairement que les produits contenant plus de 0,2% de tétrahydrocannabinol (THC) étaient illégaux. Ainsi, la police a fait une descente dans de nombreux CBD Shop et a confisqué leurs marchandises, parfois pendant plusieurs mois, pour les tester.
Puis, en 2017, le gouvernement belge a adopté un décret stipulant que les produits dérivés du cannabis contenant moins de 0,2% de THC ne sont pas soumis à la loi sur les drogues réglementant les substances psychotropes et contrôlées. Mais le décret avait un hic. Les produits dérivés du cannabis relèveraient de la compétence de l’agence fédérale des médicaments si le vendeur affirmait qu’ils produisaient des bienfaits pour la santé.
La plupart des entrepreneurs ont donc décidé d’étiqueter leurs produits dérivés du cannabis comme ne convenant pas à la consommation humaine afin d’éviter les descentes des autorités et la confiscation de leurs produits.
L’une des différences qui distingue la Belgique de la plupart des autres pays de l’UE est qu’elle permet aux magasins de vendre des fleurs de chanvre séchées dont la teneur en THC est inférieure à 0,2%. Depuis avril 2019, la Belgique a légalisé les fleurs de cannabis et classé la fleur de cannabis séchée comme produit du tabac. Cette décision a rendu le cannabis accessible à pratiquement tous les citoyens belges, le rendant légal dans plus de 100 000 magasins à travers le pays.
Les cannabis social club gagnent en popularité en Belgique
Les Cannabis socials clubs existent en Belgique depuis environ 15 ans maintenant. Le premier club est apparu après que le gouvernement belge a décidé que la possession d’une plante de cannabis ou de trois grammes de marijuana ne serait plus des infractions punissables.
Le premier club social de cannabis a fait valoir qu’en cultivant une seule plante de cannabis au nom de chacun de ses membres enregistrés, il n’enfreignait aucune loi. Et tous les clubs apparus depuis ont suivi le même modèle.
Cependant, les Cannabis socials clubs étaient toujours attaqués par les forces de l’ordre, avaient leurs récoltes confisquées et faisaient face à des poursuites pénales.
Pour rejoindre un club de cannabis, une personne doit être un résident ou un ressortissant belge de plus de 18 ou 21 ans. Certains clubs ont également des exigences spécifiques, comme fournir une déclaration selon laquelle le candidat a consommé du cannabis avant de rejoindre ou de produire une lettre de recommandation.
Les Cannabis socials clubs fournissent à leurs membres des fleurs de cannabis directement ou via des foires d’échange, des rassemblements collectifs où les membres de différents clubs peuvent échanger les variétés de cannabis qu’ils ont cultivées.
En 2016, deux des plus anciens clubs de cannabis en Belgique ont uni leurs efforts pour développer un projet de réglementation du cannabis. Leur proposition énonçait trois modèles d’ approvisionnement en cannabis: la culture individuelle, les clubs sociaux de cannabis et via une pharmacie pour des raisons médicales.
La proposition comprenait des étapes et des procédures à suivre, des règles concernant les sites de culture, le transport, la livraison, etc. Leur plan prévoyait que la récolte produite par les producteurs individuels pouvait être achetée et distribuée par l’État, et il recommandait qu’une agence fédérale supervise l’ensemble du processus.
Le cannabis médical en Belgique
La Belgique a légalisé le cannabis médical en 2015 . La décision était considérée comme progressive à l’époque, même si la liste des maladies éligibles aux médicaments à base de cannabis était courte. De plus, un seul produit était éligible par la loi – Sativex, le spray de cannabis oral développé par GW Pharma qui peut être utilisé comme traitement par les personnes souffrant de sclérose en plaques.
Plusieurs associations de patients ont appelé à un meilleur accès au cannabis médical, affirmant que de nombreux utilisateurs médicaux doivent rejoindre des clubs de cannabis ou traverser la frontière avec les Pays-Bas pour obtenir leurs médicaments.
En février 2019, la commission parlementaire belge de la santé a adopté un projet de loi qui facilite la création d’une agence du cannabis. Le projet de loi a également permis de prescrire du cannabis aux patients pour qui les médicaments habituels sont peu ou pas utilisés.
En septembre 2019, des membres de la Chambre des représentants belge ont rédigé une résolution appelant le gouvernement fédéral à investir dans la recherche clinique concernant l’efficacité des cannabinoïdes comme traitement, la production contrôlée d’huile de CBD à usage médical et l’extension de l’usage thérapeutique des cannabinoïdes pour les patients.
La Belgique légalisera-t-elle le cannabis CBD ?
Le cannabis est l’un des sujets abordés par les politiciens belges avant chaque élection, puis oubliés peu après la fin des élections. L’année dernière a été une année électorale en Belgique et de nombreux politiciens ont exprimé leur intention d’en faire plus en matière de cannabis au niveau de la loi Belge sur le cannabis.
Maintenant, on peut dire que 2020 a été une bonne année pour le cannabis médical en Belgique, mais il est difficile de dire ce que l’avenir réserve au cannabis récréatif en Belgique. Certains politiciens appellent à la légalisation du cannabis tandis que les membres du gouvernement soutiennent que les lois sont déjà trop clémentes.